En entreprise, nombreux sont les salariés qui répondent à des mails, et au téléphone en même temps, ou encore qui conversent avec un collègue et qui jettent un coup d’œil sur Facebook… Enfin, toutes les raisons sont bonnes pour effectuer plusieurs tâches en même temps. Selon toutes les études scientifiques, le multitâche est l’ennemi de la productivité. Non seulement ce type de fonctionnement est source de beaucoup d’erreurs et de fatigue mentale, mais cela a aussi des répercussions dangereuses sur votre capacité de concentration. Somme-nous devenus accros au multitasking ?
Qu’est-ce que le multitasking ?
Le multitasking est un terme anglophone qui désigne le fait de pratiquer plusieurs tâches en même temps, surtout en utilisant différents moyens de communication. A titre d’exemple, nous nous sommes tous retrouvés dans ce genre de situation où nous sommes en multitâche :
- Nous regardons une émission sur votre télévision
- Nous utilisons notre smartphone pour envoyer un texto
- Nous nous servons de votre tablette pour consulter Facebook et autres notifications.
Nous ne pouvons nier qu’il s’agisse d’un véritable phénomène de société. Dans le monde du travail, le multitasking est de plus en plus pratiqué avec l’arrivée massive des moyens de communication. Il désigne le fait d’être multitâche, et de traiter de nombreuses tâches à la fois, afin d’être plus efficace. À cet effet, nous nous retrouvons à rédiger un rapport, tout en répondant à un mail, et en faisant défiler le fil d’actualité de Twitter. Par conséquent, nous jonglons entre différentes missions, dont l’objectif principal serait de gagner du temps, et atteindre nos objectifs au travail. La question qui se pose dans ce cas est : sommes-nous réellement productif en recourant au multitasking ?
Le multitasking fonctionne réellement ?
Les recherches scientifiques démontrent que pour qu’une personne soit efficace, son cerveau doit être concentré, tout en prenant des périodes de repos. Cependant, contrairement aux idées reçues, travailler plus pour produire plus n’est pas la bonne solution. C’est simple à expliquer. Le multitasking est une pratique qui engendre du stress, ce dernier est la principale cause du surmenage. Les conséquences se traduisent par un épuisement de l’employé, qui se retrouve dans un état où il manque d’attention pour réaliser une tâche.
Nous ne pouvons qu’en déduire que dans ce cas, la qualité du travail et la production seront nettement moindres. Et donc la probabilité relative à la présence d’erreurs est élevée. Notons, qu’un employé est souvent confronté à des perturbations et des urgences qu’il ne peut éliminer des fois.
Les raisons scientifiques qui expliquent notre addiction au multitasking :
Le fait d’être multitâche impacte le fonctionnement de votre cerveau. En effet, faire plusieurs choses à la fois aurait des conséquences mentales qui ne peuvent être que néfastes, que ce soit sur le long ou le court terme.
Multitasking : Comment notre cerveau fonctionne ?
Quand vous travaillez en mode « multitâche », cela change la manière dont votre cerveau fonctionne. Au cas où vous ne le savez pas, lorsque vous vous concentrez sur une tâche, cet acte active une partie du système motivationnel qui enveloppe la partie antérieure du cortex du lobe frontal du cerveau. Et plus précisément le cortex préfrontal. Lors d’une concentration, les deux côtés du cortex fonctionnent en tandem. Tandis que lorsque vous compilez plusieurs tâches « simultanément », sachez que vous passez du côté gauche de cortex préfrontal au côté droit, ou vise-versa. Le fait de basculer d’un côté à un autre vous prend plus de temps que si vous réalisiez chaque mission à part. En outre, l’action de jonglage entre les différentes tâches nécessite une multitude de ressources cognitives, d’où la possibilité de faire des erreurs.
Il est important de noter que notre mémoire de travail est dotée d’une capacité limitée, tel un muscle qui ne peut soulever un certain poids lourd. La comparaison illustre parfaitement le rapport du multitasking et du fonctionnement du cerveau. Ce dernier a besoin de repos, dans l’objectif de lui permettre de se régénérer et s’activer pour effectuer des tâches plus complexes par la suite. Nous concluons que la charge cognitive de notre cerveau est moins élevée, voire faible quand nous effectuons chaque tâche séparément.
Le système anti-distraction du cerveau humain :
La tendance à basculer entre différentes tâches avant qu’elles ne soient complétées, diminue notre productivité et efficacité intellectuelle de 40%. A cela s’ajoute les stimuli susceptibles de nous distraire. De ce fait, notre mode de travail tend à être dans la réaction, plutôt que dans l’action.
Notons que les sources de perturbations extérieures sont nombreuses. C’est pour cela qu’il est nécessaire de filtrer les facteurs de distraction, afin que vous puissiez vous concentrer sur une seule mission. Vos neurones jouent un rôle important dans ce cas. Lorsque vous portez toute votre concentration et attention sur une tâche unique, vos neurones se transmettent des messages intenses et explicites. La communication entre vos neurones est par conséquent synchronisée, et les signaux intrus sont rapidement éliminés.
Le but est d’empêcher les éléments de distraction d’accéder à votre cerveau, et bloquer les perturbations. Pour récapituler : Un minimum de distraction pour un rendement parfait. C’est une question d’équilibre.
Le Multitasking grille votre cerveau :
Si vous croyez que la concentration fatigue le cerveau, détrompez-vous. C’est bien le multitasking qui consomme votre énergie et grille votre cerveau. Plusieurs études scientifiques ont prouvé que le multitâche a une influence négative sur votre physique, et sur votre structure cérébrale. Cependant, les personnes accros au multitasking possèdent une densité de matière grise inférieure au niveau du cortex cingulaire antérieur.
D’un autre côté, le multitâche est considéré comme dangereux pour votre cerveau pour d’autres raisons. Cette pratique dans le milieu du travail engendre un stockage d’informations dans la mauvaise partie du cerveau, et cela est indéniablement nuisible à votre mémoire à court terme. Cette dernière vous permet dans un premier temps de retenir une quantité d’informations limitées pour la réutiliser dans un second temps, pendant une période qui est relativement courte.
Au niveau physique, le multitâche est un facteur générateur d’hormones du stress, dont le cortisol et l’adrénaline. Cela peut être la cause principale d’un rétrécissement des artères, et d’une augmentation de la glycémie. Ces éléments cités entraînent une déficience du système immunitaire, et d’autres problèmes de santé. Nous concluons que le multitasking n’impacte pas que le cerveau, mais aussi le corps des personnes qui se considèrent multitâches.
Multitasking : Une poussée d’hormones liée aux distractions
La nature du fonctionnement du cerveau humain est toujours à la recherche de nouveautés, et de stimulis pour satisfaire les besoins du cortex préfrontal. Ceci explique pourquoi nous cédons facilement aux distractions quotidiennes au bureau. En revanche, il serait difficile pour vous de vous concentrer sur une tâche complexe, et vous auriez tendance à traiter plusieurs missions simples en même temps qui requièrent moins d’attention. À titre d’exemple, vous préféreriez répondre à des mails, plutôt que d’attaquer des projets qui sont plus importants et complexes. Par conséquent, à chaque fois que vous allez accomplir des tâches anodines, vous recevrez une poussée d’hormones au niveau de la partie centrale du plaisir et de satisfaction du cerveau. C’est ce qui explique notre addiction et dépendance au multitasking.
L’objectif de ce billet est de vous expliquer clairement pourquoi le multitasking n’est pas réellement adapté au cerveau humain, et pourquoi il s’agit en grande partie d’un mythe. Vous avez bien compris que pour effectuer un travail de qualité, vous ne pouvez le réaliser dans la dispersion. Pour éviter cette mauvaise habitude, plusieurs solutions s’offrent à vous, dont la préconisation d’un mode de travail adapté au rythme cérébral, et à votre bien-être.